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Psychologue en centre d’évaluation du traitement de la douleur

Notre collègue est psychologue clinicienne contractuelle à mi-temps dans le service de la douleur (ou centre d’évaluation du traitement de la douleur) du Professeur Fautrel dans le centre hospitalier de La Pitié-Salpêtrière depuis 5 ans et reçoit environ 7 patients par jour.

Alexandra Shehata est d’orientation psychanalytique et a fait ses études à l’université Paris VII (spécialité "psychopathologie du somatique"). Elle est aujourd’hui formée à l’hypnose et à la sophrologie qu’elle utilise justement avec ses patients.

Elle est seule psychologue rattachée à son service composé de trois médecins dont un à temps plein et une infirmière coordinatrice à temps plein, jusqu’à l’année dernière, une psychiatre exerçait également à mi-temps, étant partie à la retraite, elle n’a pas été remplacée.

Les patients sont exclusivement adressés par les médecins et leurs pathologies sont très variées : suite à un accident, post opératoire, fibromyalgie, douleurs psychogènes donc soit avec une composante organique prédominante soit psychique (crise évènementielle ou aggravation progressive). La prise en charge de la douleur est complexe. Outre les traitements médicaux, une approche psychologique est souvent indispensable pour aider les malades à gérer une souffrance persistante.

Elle intervient également dans les services de neurologie et rhumatologie.

Durant ses entretiens, son but est d’écouter la plainte du patient et la situer dans son histoire mais surtout d’éviter la dichotomie corps/psychisme. La souffrance n’est pas à remettre en cause. Il faut une certaine capacité à écouter la plainte. Ce sont les liens qui peuvent se faire dans la plainte qui amènent le patient à s’interroger sur ce que la douleur traduit de cette plainte.

Elle recherche essentiellement :
Les caractéristiques de la douleur (début, évolution, traitements, effets…)
Le profil psychologique actuel et avant l’installation de la douleur (troubles psychologiques, périodes dépressives, passages à l’acte, troubles addictifs, dépendance à l’entourage…)
Les éléments biographiques (maltraitance, carence affective, décès…)
L’environnement relationnel (équilibre familial, professionnel, isolement…)

Lors d’une dépression réactionnelle, l’évènement par son intensité ne permet pas un travail d’élaboration de la souffrance. Elle se manifeste dans le corps. La dimension somatique domine, le sujet n’est pas forcement conscient de son état dépressif. La zone algique surinvestie devient la seule préoccupation. La vie s’arrête et le patient guette l’accès douloureux.

Elle a en outre mis en place un groupe d’échange et relaxation destiné à des pathologies diverses, sexes et âges différents (donc un groupe relativement hétérogène mais dont la douleur les rassemble) dans lequel le premier temps est consacré à la parole ce qui est très important pour les patients et dans un second temps à des techniques de sophrologie et /ou d’hypnose pour leur apprendre à gérer la douleur au quotidien et à lâcher prise. Ce groupe se déroule pendant six semaines à raison d’une fois par semaine et se compose entre 6 et 8 patients. Les patients peuvent ainsi se concentrer sur leur douleur mais de manière différente.

A l’hôpital, le collège des psychologues de la Pitié-Salpêtrière est pour le moment suspendu mais depuis peu, les psychologues du même pôle qu’Alexandra travaillant dans les services de rhumatologie, unité carcérale médicale, médecine interne, hépato gastro entérologie et maladies infectieuses et tropicales se réunissent de manière trimestrielle pour une réunion clinique et faire le point sur le statut des psychologues au sein du pôle.

Paru dans le Journal numéro 39, juillet 2019